Relais du Vert Bois – Gite Normandie pour 8 personnes

LE CHAUME, L'ÂME DE LA NORMANDIE

Le chaume est le terme générique désignant les toitures réalisées en matière végétale (paille de seigle, de blé, roseaux, bruyère, jonc, genets..). Il est utilisé depuis des temps ancestraux comme en témoigne des écrits datant de l’Égypte ancienne. Le toit de chaume représente l’élément typique de la maison normande rurale à qui il a donné son nom : la chaumière. 
En France, les gaulois l’utilisaient pour couvrir leurs maisons et dépendances. La tradition du chaume s’est poursuivie ensuite au moyen-âge et ce n’est finalement que très récemment que les tuiles et les ardoises l’ont supplanté sur les maisons bourgeoises.
L’habitat pauvre a pourtant continué à utiliser le chaume pour couvrir les toitures ce qui explique pourquoi la chaumière est encore considérée comme une maison humble dans l’imagerie populaire. On le trouve dans toute l’Europe, et particulièrement en Angleterre, en Allemagne, et dans les pays scandinaves. En France, plusieurs régions ont gardé des habitations avec des toits de chaume (Bretagne, Normandie, Brière, Vendée, Massif central, Camargue…).
Au fil des temps, la paille de seigle qui était la plus utilisée en raison de sa souplesse et de sa facilité à l’emploi a été remplacée par le roseau de Camargue (la Sagne) ou par des roseaux venant de Pologne. Ce transfert de matériau n’est pas lié aux qualités de l’un ou de l’autre mais plutôt à sa rareté.
En Normandie, les baux de ferme prévoyaient le renouvellement des couvertures de chaume tous les dix huit ans. Mais bien faites, elles duraient entre trente et quarante ans si elles étaient faites en paille de blé, un peu plus si le chaume était en seigle et au moins un demi-siècle avec du roseau des marais !
Le secret de la résistance des tiges de graminées aux intempéries vient de la présence de silice. Ainsi, laissée à l’air libre et la pluie, la paille noircit, mais ne pourrit pas. De plus, elle assure un écoulement des eaux de pluie très rapide pour peu qu’elle soit bien « peignée » et que les brins de chaume soient parfaitement parallèles. Le chaume est un véritable régulateur hygrométrique qui évite la condensation en évacuant vers l’extérieur l’humidité de la maison. L’air ambiant n’est ni trop sec ni trop humide.
Si vous voyez parfois des iris au sommet des toits de chaume, ce n’est pas seulement pour « faire joli » (même si la poésie n’est pas exclue), mais c’est aussi parce que les rhizomes des fleurs fixent la terre et transmettent au chaume le taux d’humidité idéal pour qu’il assure l’imperméabilité du toit…

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