J’ai déjà eu l’occasion de vous présenter à quelques occasions notre joyeuse petite troupe de paons, présente au Relais du Vert Bois.
Le paon est sans nul doute un splendide oiseau, considéré comme un symbole solaire dès l’antiquité, en raison de sa queue en forme de disque éclatant. Il est par ailleurs dans la civilisation chinoise, un messager de paix et de prospérité. Le paon bleu a été rapporté en Europe orientale par Alexandre le Grand et il a fallu attendre les navigateurs arabes pour que le commerce de ces oiseaux ne devienne régulier.
La taille de ce volatile et ses exigences territoriales interdisent d’en faire un oiseau de jardin, et encore moins un oiseau de volière ! Je suis toujours triste de constater à quel point l’égoïsme ou l’ignorance de certains peut conduire à une détention en condition de captivité… Il ne se plaît vraiment qu’avec quelques hectares à sa disposition, d’autant qu’il n’est pas un oiseau solitaire.
D’un naturel calme, le paon est un animal confiant. Tout au plus prend-il la précaution, lorsque vient la nuit, de s’élever dans un grand arbre. Il faut y voir la manifestation de l’atavisme qui, dans sa région d’origine – Sri-Lanka, Inde, Bangladesh et Népal – lui impose de chercher la sécurité en hauteur afin d’échapper aux griffes du tigre.
Son merveilleux plumage, sa taille imposante et son port majestueux suffisent à expliquer que le paon soit observé avec autant de respect. C’est surtout la parade nuptiale qui fait sa célébrité ! Le déploiement des longues plumes chamarrées en un spectaculaire éventail agité de tremblements produisant un bruit évoquant celui de perles roulant en cascade ne peut laisser indifférent… Détail important : ce n’est pas sa queue que le paon étale mais les plumes qui la recouvrent en la masquant. Courtes, grisâtres et très rigides, les véritables plumes de la queue servent en fait de support aux longues plumes décorées.
S’il y a bien une chose dont le paon mâle n’est pas avare, c’est bien de son célèbre cri territorial et tonitruant : le fameux « Léon » ! Lancé principalement au moment de la reproduction, ce cri puissant peut porter à plus de 500 mètres… La femelle n’est pas en reste avec un cri certes moins sonore, mais surprenant car évoquant le coup de trompe d’un vieux tacot !
L'OISEAU AUX CENT YEUX
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