Saviez-vous que les oiseaux ont des dialectes et que le merle breton ne chante pas comme son congénère auvergnat ? Qu’un rorqual émet des sons de très basse fréquence qui se propagent sur des milliers de kilomètres ? Que, chez certaines araignées, les mâles doivent jouer de la harpe sur la toile de la femelle pour ne pas être dévorés ?
L’univers sonore des animaux est méconnu et pourtant extraordinairement riche et surprenant.
La « Symphonie animale » d’Antonio Fischetti est un incroyable livre – agrémenté d’un DVD – qui nous mène à la découverte d’un monde méconnu. De la truite au singe hurleur, nous y rencontrons des percussions et des instruments à vent, des stars et des seconds rôles… Nous décryptons les acharnés combats acoustiques des cerfs, les langoureux duos des gibbons, et les mystérieuses règles des choeurs de grenouilles…
J’y ai appris un nombre incalculable de choses toutes aussi incroyables les unes que les autres : qui imaginerait que même les escargots réussissent à produire des bruits de castagnettes ? Et pourtant, au cours d’un effort, l’orifice respiratoire situé derrière leur tête émet un claquement lorsqu’il s’ouvre et se ferme en rythme. Les harengs, eux, font des concerts de pets. Faire des bulles dans leur bain serait pour eux un moyen de rester groupés lorsqu’il fait noir !
L’orang-outan a inventé le mégaphone : il enroule des feuilles pour s’en servir de porte-voix. La grenouille de Bornéo se cale même dans un tronc d’arbre creux afin d’augmenter la portée de son chant ! L’éléphant ne se contente pas de jouer du clairon avec sa trompe, il communique aussi avec les pieds. Les ondes sismiques qu’il provoque en frappant le sol seraient perçues par ses congénères à une trentaine de kilomètres à la ronde.
Parmi les choristes, les loups ont optés pour la polyphonie. L’honneur de démarrer revient au chef de la meute puis chaque loup, module son chant sur plusieurs notes, tantôt aiguës, tantôt graves. La règle du chœur est invariable : hurler pendant une à deux minutes. Attendre dix à vingt secondes puis recommencer. Et ainsi de suite. Avec l’écho renvoyé par les collines et les forêts environnantes, une petite meute de cinq à six individus peut ainsi donner l’impression d’être une vingtaine d’individus.
La nature n’en finit pas de nous surprendre. Le concert est permanent autour de nous, alors tendons les oreilles !
LA SYMPHONIE ANIMALE
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