Relais du Vert Bois – Gite Normandie pour 8 personnes

LA LUMIÈRE DES VILLES PERTURBE LA SEXUALITÉ DES OISEAUX


Le spécialiste des problématiques environnementales, Yves Miserey le rappelait récemment : exposés la nuit à de faibles intensités lumineuses, les oiseaux urbains nichent un mois avant ceux des campagnes.

Les chercheurs en écologie n’ignorent plus le milieu urbain. Les études se multiplient. Il y a déjà quelques années, des chercheurs hollandais ont découvert que le bruit de fond qui règne dans les villes modifie le chant des mésanges charbonnières. Celles qui sont installées dans les cités chantent à de plus hautes fréquences que leurs congénères des forêts et des campagnes. L’oreille humaine est incapable de percevoir ces modifications et on ignore quelles conséquences cela peut avoir sur les animaux. L’éclairage nocturne – la pollution lumineuse – est l’une des autres caractéristiques du milieu urbain.
Au fur et à mesure de l’extension des villes, on voit, sur les images satellites nocturnes, les lumières gagner de plus en plus de terrain sur la planète. Les lampadaires, les phares des voitures, les usines, les vitrines, les feux tricolores, les lumières des monuments et des habitations empêchent la nuit noire. Une étude conduite en Allemagne montre que la semi-obscurité nocturne perturbe les rythmes biologiques des oiseaux. Les merles vivant dans les parcs et les jardins de la ville de Munich commencent à s’accoupler un mois avant ceux de la campagne. Ils chantent plus tôt le matin et, à l’automne, la mue intervient un mois avant celle des oiseaux ruraux.
L’expérience conduite a voulu mettre en évidence à quelles intensités de lumière les oiseaux vivant dans la capitale bavaroise sont réellement exposés durant la nuit. Ils ont capturé huit merles et les ont équipés d’un appareil miniature enregistrant la luminosité en continu sur une longue période, puis ils les ont relâchés. Les oiseaux ont pu ainsi vagabonder en toute liberté pendant 2 semaines avant d’être recapturés.
En dépouillant les données, les chercheurs se sont aperçus que, pendant la nuit, les merles recherchent les endroits les moins éclairés. De toute évidence, les oiseaux évitent la proximité des sources de lumière puissantes comme les lampadaires.
Dans un second temps, plusieurs merles ont été exposés en cage à ce très faible éclairement chaque nuit pendant une année entière. En dépit des niveaux très bas d’intensité lumineuse, la période de reproduction des oiseaux a été complètement décalée par rapport à un groupe d’oiseaux témoins, plongés toutes les nuits dans le noir. Il suffit donc de peu d’écart par rapport aux conditions naturelles pour perturber l’horloge interne des oiseaux.
L’étude précise que «La lumière artificielle en milieu urbain semble conditionner la physiologie des oiseaux plus fortement que d’autres paramètres comme la température ou la disponibilité en nourriture qui déterminent habituellement la nidification».
Quelles incidences ce changement peut-il avoir sur la survie des oiseaux? Il faudrait savoir si leurs proies sont aussi sensibles à la lumière et si leur pic d’abondance arrive au moment où les oiseaux ont leurs petits…
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