Relais du Vert Bois – Gite Normandie pour 8 personnes

N'ABANDONNONS PAS NOTRE HERITAGE COMMUN


Chaque semaine, 200 fermes disparaissent en France, 1300 hectares de terres sont irrémédiablement détournés de leur fonction agricole, des milliers d’hectares de forêts et de terres « naturelles » sont confisquées par l’Etat. En Normandie, le phénomène risque de s’accélérer avec la finalisation de l’un des projets de « LGV » (Ligne à Grande Vitesse) qui maillent la France avec ses avantages, son cortège de dépenses tant pharaoniques que souvent masquées et ses « exécutions écologiques ». La « LNPN » pour Ligne Nouvelle Paris Normandie est l’extension d’un projet plus vaste, celui du « Grand Paris », cher (dans tous les sens du terme) au Président Sarkozy. 
De Mitterrand à Sarkozy, le TGV devenu plus pudiquement « LGV » a été érigé en joyau national, symbole d’une industrie forte et innovante. Depuis la construction de la ligne à grande vitesse Paris-Lyon, les collectivités locales se battent pour qu’une ligne LGV passe sur leur territoire. Être à Paris en moins de deux heures devient un but en soi, signe que le jacobinisme est toujours bien enraciné dans les esprits français. La grande vitesse est devenue un droit dont il faut profiter quoi qu’il en coûte, et quels qu’en soient les bénéfices pour la population. La Normandie n’y fait pas exception. A la lumière des dernières expertises indépendantes, le gain de temps entre Paris et le Havre serait dans le meilleur des cas de… 11 minutes ! Belle affaire.
Disparition des surfaces agricoles, expropriation, main mise de l’état sur le bien privé, spéculation foncière…nombreux sont ceux qui oublient que la terre n’est pas une marchandise, mais plutôt un bien commun à préserver ! Le « Grenelle de l’Environnement », considéré depuis comme une mascarade et un faux coup de pub du Président Sarkozy, a prévu la réalisation de 4500 km de lignes ferroviaires nouvelles à grande vitesse pour un coût initial de 103 milliards d’euros. En novembre 2011, le Premier Ministre François Fillon annonçait un plan d’économie de 7 milliards d’euros après un plan initial d’économie de 12 milliards soufflé par François Baroin  deux mois plus tôt…Et ce « pour sauver la France de la faillite », avec à la clé des prestations sociales à la baisse et une hausse des impôts significative.
Dans le même temps, les différents projets de lignes LGV représentent quelques 103 milliards d’euros d’ici à 2020. Près de 20 milliards d’euros pour la seule LNPN en intégrant l’investissement total entre La Gare Saint-Lazare, Le Havre…et Caen. Une fois de plus, l’Etat semble vouloir prendre ceux qui payent des impôts pour des andouilles en annonçant un coût de 6 milliards. Certes, ce chiffre n’est pas faux mais ne concerne que le tronçon normand. Il n’intègre pas la pas le tronçon des Yvelines, des Hauts de Seine et de Paris.
Alors que l’avion s’est démocratisé à grande vitesse avec l’arrivée des compagnies low-cost emblématiques, prendre le train est devenu en quelques années un luxe que peu de gens s’offrent. Et pour cause ! Un aller-retour de Paris à Marseille représente 20% d’un SMIC. Et les prix vont continuer à s’envoler (+7% sur les TGV prévue en 2013).  Sur les 5 millions de voyageurs transportés par la SNCF, 300 000 seulement le sont par le TGV ou LGV. Ces voyageurs à grande vitesse trouvent peut-être qu’il est formidable de rouler sur des rails à 350 km/h, mais les 4.7 millions autres voyageurs qui n’ont aucune jouissance pour la vitesse souffrent des retards quotidiens et des suppressions de trains. En d’autres termes, le LGV reste inaccessible à une large partie de la population qui néanmoins finance l’infrastructure par ses impôts directs ou indirects. Un comble.
La première priorité serait d’investir dans des projets bénéficiant au plus grand nombre. Quid de la rénovation du réseau classique ? Ce sujet est constamment zappé et l’on préfère financer des dépenses inconsidérées, sur l’autel du modernisme et de la vitesse, sans se soucier des générations futures qui devront rembourser des dettes abyssales. Inaugurer une ligne classique rénovée et efficace est beaucoup moins glamour et attractif pour les hommes politiques qu’inaugurer une ligne ou une gare LGV rutilante.
Le très respecté hebdomadaire économique « The Economist » rappelait dans son édition du 3 septembre 2011 que les coûts de LGV sont bien supérieurs à leurs avantages et « qu’il faut arrêter cette folie sous peine de faire dérailler les finances publiques ».
Les arguments de l’hebdomadaire sont de bon sens : les LGV ne réduisent pas les inégalités entre les régions mais les aggravent : les lignes à grande vitesse n’irriguent pas, elle drainent.  Nos technocrates parisiens font de leur mieux pour faire de la Normandie un dortoir, une sorte d’arrière-cour de Paris. Les LGV déplacent l’activité économique mais ne la créent pas : le gain économique local affiché triomphalement par les politiques est une activité économique fermée ailleurs.
D’un point de vue écologique, les LGV sont synonymes de massacre des milieux humains et naturels traversés. On oublie souvent que le réseau routier est souvent réaménagé autour des axes ferroviaires. Dans le langage « technocratique », on entend par réaménagement « bétonnage », et il est mathématiquement prouvé que chaque 5 km de LGV correspond à 1,5 km d’emprise autoroutière nouvelle. Ce chiffre signifie beaucoup car il morcelle un peu plus chaque espace de nature encore préservé. Les politiques français critiquent la déforestation en Amérique du Sud ou aux Philippines mais se gardent bien de prendre de sages décisions écologiques non seulement pour leurs concitoyens, mais aussi pour les différentes biodiversités françaises dont ils sont responsables.
Ce blog est tout sauf une tribune politique mais je dois avouer que je suis particulièrement amer de la déconnection prononcée et aggravée de la réalité des acteurs politiques français en général. Leur seul métier est de se faire élire puis réélire en jouant la carte du clientélisme. Une Droite représentée par un Sarkozy empêtré dans ses gesticulades, le culte de sa personne, ses cadeaux fiscaux et son dénigrement du monde rural. Une Gauche représentée par un Hollande qui ne convainc que lui-même, entouré d’une armée « d’éléphants » et donc logiquement de jeunes chasseurs aux dents longues, dont les propositions sont aussi maigres que l’intéressé lui-même. Avec une augmentation annoncée de l’impôt de 56 milliards (dans l’échelle du non-dit on devrait donc approcher au bas mot les 100 milliards), la Gauche dans son ensemble est donc aussi médiocre que la Droite…
A une échelle locale, nôtre « Relais du Vert Bois » est installé dans un joli petit village de 400 âmes qui risque de voir son patrimoine rural dévasté par la proximité immédiate d’une gare LGV, de la ligne LGV elle-même et d’un nouveau réseau autoroutier qui saignera terres agricoles et forêts environnantes. Contre toute attente, et bien que j’ai beaucoup de respect pour ceux et celles au service de notre Communauté en général, la mairie de mon petit village qui affiche une étiquette pourtant de circonstance EELV (Europe Ecologie Les Verts), semble vouloir passer sous silence de façon résignée une catastrophe annoncée…Au mieux une maladresse, au pire une faute majeure.
Je ne sais pas pour vous cher lecteur, mais quant à moi, je vais me battre une fois de plus, depuis 23 ans, pour que le vote « blanc » soit pris en compte dans la Constitution française. Je ne veux plus laisser une seule seconde « les clés du camion » aux hommes et femmes politiques actuels.
Nous sommes en danger, faites valoir votre droit de vote en disant tout simplement « NON » aux futures élections présidentielles.
 

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