Relais du Vert Bois – Gite Normandie pour 8 personnes

BIEN STOCKER SON BOIS DE CHAUFFAGE


Nous avons passé une bonne semaine à « éclaircir » une large partie du fossé qui borde la vaste mare des oies du Canada et des cygnes.
Le tronçonnage n’a pas été sans mal au milieu des charmes, des merisiers et des bouleaux qui avaient littéralement obstrué le lit du fossé… Nous nous sommes finalement retrouvés avec une bonne vingtaine de stères de bois qui est venue s’ajouter à la…trentaine de stères déjà entreposée sous abri dans l’une de nos pâtures.
Au Relais du Vert Bois, une bonne moitié du chauffage hivernal est réalisée par la cheminée équipée d’un système Polyflam particulièrement performant : ce dernier fait circuler l’air chaud dans toute la maison et permet alors d’optimiser le système de chauffage électrique que nous avons choisi au moment de la rénovation du Relais du Vert Bois. La chaleur apportée est douce et uniforme, un point fort qui contribue au confort 5 épis de notre gîte !
Et se chauffer au bois, c’est bien, mais encore faut-il suivre quelques règles de bases pour que ce mode de chauffage soit respectueux de l’environnement.
Petit rappel : l’eau contenue dans le bois s’évapore au moment de la combustion, et plus il y a d’eau dans le bois, plus son évaporation nécessite de l’énergie et moins il y a de chaleur produite pour le chauffage de la maison !
Un spécialiste me rappelait récemment que le pouvoir calorifique d’un chêne fraîchement abattu (avec 50% d’humidité environ) avoisine les 2,3 kWh/kg tandis qu’un bois séché à l’air libre (ne contenant plus qu’environ 15%  d’humidité) apporte quelques 4,3 kWh/kg : le double exactement ! Sans compter qu’en plus d’être inefficace, la combustion de bois humide est polluante : la forte humidité présente fait baisser la température de combustion et les composés contenus dans le bois ne sont pas tous dégradés. Un cocktail « sympathique » de monoxyde de carbone, d’oxyde d’azote, de composés organiques volatils, de dioxines et de furanes – pour n’en citer que quelques uns – se dégage alors de votre poêle ou de votre cheminée.
Conclusion : vous retiendrez qu’en toute logique il est impératif d’utiliser un bois sec (stocké au minimum pendant 2 ans), pour respecter sa santé, l’environnement et… son portefeuille !
Voici quelques grands principes appris avec des spécialistes du bois sur la meilleure façon de correctement stocker du bois afin de le rendre « sec » :
– lors de la première commande de bois, débrouillez-vous pour vous en faire livrer ou en récupérer plus que nécessaire (le double étant l’idéal) : vous ferez ainsi tourner votre stock d’une année sur l’autre.
– Stockez votre bois, dans un lieu ventilé (à l’extérieur étant l’idéal) et profitant d’une bonne exposition au soleil et à la lumière du jour. Le stockage à l’intérieur dans une cave ou un garage non ventilé est à proscrire !
– le bois ne doit pas être directement posé au sol,
– Le pire des modes de stockage, et à la fois le plus répandu, est de recouvrir le bois d’une bâche étanche : sous l’effet de la chaleur, l’humidité du sol traverse le bois, se heurte à la bâche étanche, et redescend sur le bois dès que la température baisse. L’humidité stagne, les champignons se développent, le bois se dégrade…
– L’idéal est de stocker le bois à l’air libre, en extérieur, sous une tôle ondulée ou une planche inclinée. C’est le vent qui fait sécher le bois, en emportant l’humidité superficielle, et qui extrait progressivement l’humidité interne. Le bois supporte parfaitement la pluie directe, à condition d’être protégé un mois environ avant l’utilisation. Il suffit donc de le recouvrir vers la mi-août. Sous la pluie, le bois se lave, perd son tanin, qu’on retrouvera sous le tas de bois, plutôt que sur la vitre de l’insert.
– Plus les buches sont coupées court, plus elles sèchent rapidement. Par ailleurs, certaines espèces, comme le hêtre perdent leur qualité après deux ans de coupe.
– Si le bois est stocké le long d’un mur, respectez un espace d’au moins 10 cm pour faciliter la circulation d’air.
– La manière d’empiler le bois de chauffage n’est pas quelque chose à prendre à la légère, il faut que l’air puisse passer entre tous les rondins et/ou bûches. Ainsi, il est préférable d’intervertir une rangée avec des morceaux de bois positionnés les uns à côté des autres avec une autre rangée perpendiculaire à la précédente.
– Le bois doit être conservé de façon à pouvoir être utilisé facilement. L’idéal est de pouvoir lui réserver un espace relais à l’intérieur de la maison car un bois maintenu à température ambiante est beaucoup plus calorifique.
La qualité de l’essence du bois est également importante, on les regroupe en deux catégories :
1) les feuillus durs (chêne, hêtre, frêne, châtaignier, charme, noyer, robinier faux-acacia, arbres fruitiers, etc.) qui produisent beaucoup de chaleur
2) et feuillus tendres, (peuplier, saule, aulne, bouleau, etc.).
Le hêtre est considéré comme le bois de chauffage idéal car il donne une belle flamme et de bonnes braises presque sans étincelles et possède, en outre, un très haut pouvoir calorifique. L’apport énergétique / calorifique du bois de hêtre est souvent cité comme une référence par rapport à d’autres bois. Son odeur est généralement très appréciée, c’est la raison pour laquelle le fumage des denrées alimentaires est fait principalement sur bois de hêtre.
Le chêne a de multiples usages. Il donne de bonnes braises mais une flamme moins belle. Le pouvoir calorifique est encore un peu plus élevé que celui du hêtre, et la combustion est la meilleure. Le chêne contient beaucoup de tanins nécessitant une bonne aération. Il est donc bien adapté pour les fours, mais pas pour les cheminées ouvertes.
Le charme commun, de même que le chêne, a un très haut pouvoir calorifique. Il donne une belle flamme et brûle longtemps. Comme le frêne et le robinier faux-acacia, il est particulièrement difficile à couper et émousse donc vite les chaines des tronçonneuses. Le frêne donne la plus belle flamme. Il est idéal pour les cheminées, car il produit peu d’étincelles.
Le ramonage doit être réalisé de manière régulière (une à deux fois par an selon l’utilisation). En outre, il permet :
– de réaliser des économies d’énergie (1mm de suie, goudron ou cendre, déposé sur la surface de l’échangeur de chaleur provoque un effet isolant et entraîne une surconsommation de 8% de combustible) ;
– de réduire les risques d’intoxication (chaque année, 8.000 hospitalisations et mort par an dus à des problèmes de chauffage) ;
– une réduction des émanations toxiques participant ainsi à la lutte contre la pollution ;
– et il améliore la protection des biens et des personnes en réduisant les risques de feu de cheminées.
Note : Un stère de bois correspond à 1 m3 de bois avec des bûches de 1 mètre mais attention si vous commandez des buches de 33cm vous n’aurez pas 1m3 de bois tout simplement parce que des bûches de 33cm se rangent mieux que des bûches de 1 mètres ! Une fois rangé le bois de chauffage de 33 cm en stère ne fera plus que 0.6/0.7m3. Le stère de bois de chauffage n’est donc pas une mesure tres fiable. Il est préférable d’utiliser le m3.

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